lundi 1 août 2011

JE SUIS MORTE POUR LE MONDE...

Une nouvelle transformation
Une nouvelle transformation s’est opérée dans mon âme. Ce léger souffle de vie est mort complètement; je ne sens plus cette respiration qui de temps à autre je sentais. La douleur vit en moi: elle est de toutes sortes et genres. Je suis morte pour le monde. Tout est descendu dans la tombe afin d’y rester pour toujours. Quelle horreur, mon Dieu ! Je ne vis plus ; c’est ma douleur bien-aimée qui vit, ce n’est que mon inexplicable martyr qui vit. Est-ce que ceci, sans ma vie, donnera vie aux âmes ? Est-ce que je pourrai encore être utile à l’humanité ? Est-ce que je pourrai encore vous aimer, mon Jésus, et consoler votre très saint Cœur ?
Pauvre de moi ! Après la haine et l’abandon, après l’oubli et le mépris, je descends dans la tombe.
Je vis déjà dans l’éternité sans avoir récupéré mon Père spirituel et sans jamais plus avoir la sainte Messe...
Mon éternité est sans lumière, c’est une éternité qui ne vous aime pas, qui ne vous loue pas, qui ne vous voit pas, qui ne jouit pas de vous. Terrible éternité ! Ne pas voir Jésus est une éternité morte.[1] C’est ce que mon âme vit dans cette éternité, c’est ce que je ressens. Quel que soit l’état de mon âme, hâtez-vous, Jésus, d’accomplir vos saintes promesses... Jésus, donnez vie aux âmes avec ma mort, avec mon éternité. Donnez-leur votre éternité, donnez-leur le ciel, mon Jésus ! [2]

« Mon âme a été réconfortée... »


Dans l'après-midi j’ai récité les prières du mois de mai à ma chère Petite-Maman. Mon âme, pendant cette dévotion, se voyait libérée d'un poids qui l’écrasait et retrouvait la paix et la suavité.
À la fin j’ai cru entendre une voix très douce qui m'appelait :
Ma fille, ma fille.
Mon âme se sentait plus soulevée.
Quelques instants plus tard, la même voix, de nouveau m'a appelée avec tendresse et douceur :
Ma fille, ma fille, viens sur mon cœur. Je t'invite à te reposer entre mes bras très saints. Abandonne-toi sur mon cœur de mère. Tu es la préférée de Marie. Oh ! combien tu es aimée par nos deux Cœurs !
Je me suis sentie entre les bras de la Maman, enlacée, caressée et couverte de tendresse.
Il n'est pas possible de comparer la douceur et la tendresse d'une mère de la terre avec celle de la Maman du Ciel !...
Mon âme a été réconfortée : mon cœur en resta heureux pendant un peu près une heure. [3]

[1] Alexandrina souffre, par moments, dans son âme, les peines de la privation de Dieu, propres aux âmes damnées, toujours dans le but de sauver des âmes.
[2] Journal du 13 mai 1944.
[3] Journal du 21 mai 1944